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LarĂ©ponse est tranchante. Le syndicat de la magistrature, celui des avocats de France (SAF) et lâAssociation Nationale des Juges de lâApplication des Peines (ANJAP) Ă©trillent Eric Dupond-Moretti aprĂšs lâenquĂȘte administrative lancĂ©e par le Garde des Sceaux sur lâorganisation dâun « Kohlantess » Ă la prison de Fresnes, dans le Val-de-Marne.
Méthode1Préparer son discours. 1. Lisez d'autres discours. Une bonne façon de se préparer à prononcer votre discours est de vous inspirer de ceux qui sont déjà passés par cette expérience. Trouvez d'autres discours de fin d'études et observez les thÚmes évoqués par ces orateurs et les plaisanteries qu'ils prononcent.
Synonymespour la definition "Partie à la fin du discours" avec la liste des solutions classés par nombre de lettres Cookies Utilisation de cookies et protection vos données. Notre organisation et ses partenaires peuvent stocker et/ou accÚder à des informations sur votre appareil, telles que les identifiants uniques de cookies pour traiter les données personnelles.
2ADAM, 4 M 482, affiche datĂ©e du 14 mai 1851.; 3 Sur lâannexion du comtĂ© de Nice Ă la France en 1860, Paul Guichonnet, Histoire de lâannexion de la ; 4 Louis-Jean Laurent, « Mutation Ă©conomique et dĂ©veloppement urbain dans les Alpes-Maritimes de 1860 ; 2 Les revendications et les discours particularistes structurent, en grande partie, le champ politique Ă Nice dans la
Dansson discours du samedi 20 aoĂ»t, le roi Mohammed VI a saluĂ© la «position claire et responsable» de lâEspagne sur le dossier du Sahara. Ce lundi, le gouvernement espagnol a expliquĂ© que
Site De Rencontre Amoureuse Gratuit Sans Inscription. Quand Tupac Shakur commençait son discours par un pitch. Trois jours avant son assassinat, le poĂšte Tupac Amaru Shakur lançait Death Row Record East avec les mots suivants If you Believe in God, Believe in Death Row East. Câest une phrase puissante. Elle rĂ©sonne. Elle a rĂ©sonnĂ© si fort dans lâindustrie du disque que certains attribuent le meurtre de lâartiste, Ă lâonde de panique que ces 11 syllabes ont engendrĂ© chez la concurrence. Ces mots continuent de rĂ©sonner malgrĂ© la disparition de lâartiste parolier. RĂ©alisez-vous lâimpact que peut avoir les mots que vous pourriez prononcer? Arrivez-vous Ă entrevoir notre ambition pour votre prise de parole? Comment conclure un discours avec du rythme? Nous pensons quâun message est mĂ©morisable, lorsquâil vibre au mĂȘme rythme que son auditoire. Au dĂ©but de notre sĂ©rie dâarticles sur la prise de parole, Rythme, pitch et punchlines nous Ă©voquions dĂ©jĂ lâimportance du rythme lorsque lâon veut rĂ©ussir un discours. Voici pour la complĂ©ter, la thĂ©orisation dâune disposition rythmique de 14 syllabes, destinĂ©e Ă engager un auditoire Ă la fin dâun discours qui pourrait se vouloir court et dynamique. AA BBBB CCC CCCB D! Une premiĂšre partie AABBBB dĂ©finit en 6 syllabes, la quĂȘte de votre destinataire. Son ambition. Puis CCCCCCB engage lâauditoire avec la marche Ă suivre pour atteindre lâobjet de sa quĂȘte. Câest la part la plus importante, la raison de votre prĂ©sence. Ce pour quoi cet auditoire vous prĂȘte attention depuis le dĂ©but de votre prĂ©sentation orale. Quâelle soit forte et belle car câest un juste premier prix Ă payer pour voir votre ambition dâentrepreneur en quĂȘte de financement ou dâamoureux en quĂȘte de bonheur, se matĂ©rialiser, puis rĂ©sister au temps. Un peu. Conclure un discours ou une prise de parole est presque aussi prĂ©cieux et technique que dĂ©buter. Et peut-ĂȘtre mĂȘme plus important. Certains pensent que la conclusion est la fin du discours. Ce nâest pas le cas pour un discours qui doit marquer les esprits et traverser le temps. Oui, tu sais commencer un discours, mais pourras-tu le finir Claire ? » Franck Underwood Pour quâelle raison prononcez-vous ce discours? Ătes-vous motivĂ© par une bonne raison. Pourquoi votre discours? Pourquoi est-ce important dans lâabsolu pour votre auditoire que ce soit vous qui prononciez ce discours? Lâapplication que vous saurez mettre en Ćuvre pour trouver les rĂ©ponses Ă ces questions vous donnera un premier indicateur, quant Ă lâempathie que vous avez pour votre auditoire. Comprenez donc que, au delĂ des rĂ©ponses elles-mĂȘme, câest votre implication dans leur recherche qui est importante. Cette implication fera briller en vous, comme un Ă©clat dâauthenticitĂ©. Contrairement Ă ce que vous pouviez lire jusquâĂ prĂ©sent, chez La Cabane & Le Cerf, nous enseignons que les premiĂšres questions Ă se poser, ne sont pas Est-ce que je veux inspirer Ă faire quelque chose ? » est-ce que je veux que lâauditoire rejoigne ma cause » est-ce que je souhaite quâils se souviennent dâun sujet ou dâune personne en particulier » ou encore comment les faire acheter mon produit ou mon nouveau service avec un magnifique subterfuge neuropitchĂ© » . Naturellement, il existe des cas et des situations, oĂč ces questions ont toute leur importance. Mais pour celui qui veut laisser un discours consistant et mĂ©morable, elles sont inutiles. Retrouver lâempathie qui est en vous Marquer son passage en laissant un message qui ne sâoublie pas, ne doit pas ĂȘtre pris Ă la lĂ©gĂšre. Une conclusion qui servira cet objectif demandera en plus de lâauthenticitĂ©, concentration, technique et rythme il est vrai. Mais une part de magie » aussi qui viendra de votre aptitude Ă diriger votre sensibilitĂ© aux autres empathie et votre intelligence Ă©motionnelle. Le point de dĂ©part de lâempathie, ça nâest pas votre auditoire, mais vous. Voici donc 3 questions essentielles pour prendre conscience de votre point de dĂ©part. Qui suis-je? Pourquoi ce discours est important pour celui que je suis ? Quel est lâessentiel de mon message ? La signature dans la conclusion La signature, câest la marque de vous dans le message. Il ne sâagit pas de lâĂ©lĂ©ment qui permettra de vous distinguer. Il sâagit de pouvoir distinguer ce qui motive lâambition de votre message. Par signature, entendons la promesse ou lâambition de ce qui motive votre action. Câest Ă cette signature que votre auditoire devrait adhĂ©rer. Quâil sâagisse de motiver vos Ă©quipes, de dire la raison dâĂȘtre de votre entreprise, de proposer un projet complĂštement insensĂ© Ă un auditoire, quâil sâagisse dâun discours de dĂ©part ou mĂȘme dâune dĂ©claration dâAmour, la promesse que vous faites dans votre message nâaura que peu dâeffet, sans un tremplin. ConsidĂ©rons donc que ce tremplin est le Pitch »qui met en avant la signature. Nous aimons lâappeler la conclusion chez La Cabane & Le Cerf. Nous lâappelons ainsi car câest elle qui permet dâachever lâĆuvre. Notez donc que le pitch nâest quâune partie de votre conclusion. La conclusion du discours est un tremplin. Lâoeuvre nâest pas le discours en lui-mĂȘme, mais le travail de persuasion quâil vous aura permis de tricoter. Ce travail, ce tricot, câest votre trame narrative. Conclure nâest donc pas dire les derniers mots. Conclure, câest dire les mots qui finissent de persuader et qui poussent Ă lâaction. Certains orateurs ne finissent-ils pas de persuader dĂšs la premiĂšre phrase de leur discours? Il vaut mieux penser les mots de conclusion du discours comme un tremplin. Une stratĂ©gie qui va propulser la signature de votre discours dans les consciences et lui donner une formidable dimension. Ainsi, vos mots continueront de rĂ©sonner dans les ĂȘtres, longtemps aprĂšs votre prĂ©sentation orale.
Message de dĂ©part pour un collĂšgue qui part Ă la retraite ou qui quitte son Ă©quipe Des mots simples pour le dĂ©part dâun collĂšgue de travail. Un message de ses collĂšgues de boulot pour lui prĂ©senter des voeux de rĂ©ussite professionnelle ou de bonheur personnel Ă lâoccasion de son pot de dĂ©part Ă la retraite ou de la poursuite de sa carriĂšre professionnelle. Mots de dĂ©part pour dire au revoir Ă un collĂšgue Ă lâoccasion de son dĂ©part Il est des dĂ©parts pas comme les autres⊠Il est des collĂšgues qui vous touchent particuliĂšrement. Ton dĂ©part va laisser un grand vide! Aujourdâhui, nous perdons un collĂšgue pour mieux le retrouver comme un Ami! Bonne Continuation Ă Toi ! Texte simple pour un dĂ©part professionnel Message pour dire adieu Ă une collĂšgue le jour de son dĂ©part Voici venue lâheure oĂč tous tes collĂšgues et amis doivent apprendre Ă se sĂ©parer de toi. Aujourdâhui, tu nous quittes pour un nouveau voyage celui de ton destin⊠Ta carriĂšre professionnelle au sein de notre entreprise, au sein de notre belle Ă©quipe, touche Ă sa fin. Dans lâexistence tout Ă une fin mĂȘme le plus beau. Mais la fin nâest pas vĂ©ritablement une fin ! Non! Elle est le dĂ©but dâune autre aventure, un nouveau dĂ©part, un recommencement. Dire Ă un collĂšgue au revoir et bonne continuation Câest sous cet angle positif, cette vision optimiste de lâexistence que nous tes collĂšgues de travail, tant aimĂ©s par toi humour !, nous voulons te dire au revoir et bonne continuation. dĂ©couvrez aussi nos belles Citations Bonne Continuation Ta carriĂšre professionnelle va se poursuivre au sein dâune autre entreprise Variante dans le cadre dâun discours pour un retraitĂ© ou une retraitĂ©e Tu poursuis ton chemin de vie au pays de la retraite, pays du repos, du loisir et du plaisir familial ». Tu as Ă©tĂ© pour nous un collĂšgue fabuleux une collĂšgue merveilleuse. Travailler avec un toi a Ă©tĂ© pour nous un cadeau. Nous avons apprĂ©ciĂ© ton esprit dâĂ©quipe, ton altruisme et ton respect de chaque professionnel. Tes qualitĂ©s professionnelles et humaines font de toi une personne que nous allons longtemps regretter. Et oui ! Tu vas nous manquer. Nous penserons souvent Ă toi aprĂšs ton dĂ©part. Ce beau discours pour ton pot de dĂ©part te rappelle notre amitiĂ©. Ce petit texte te demande aussi de ne pas oublier de venir nous dire un petit bonjour de temps en temps. Ce geste simple et si facile Ă faire sera pour nous une grande joie. Te revoir et avoir de tes nouvelles, que nous espĂ©rons bonnes, est important pour nous⊠Encore une fois, toute lâentreprise association, institution, Ă©tablissement, usine te souhaite une bonne continuation et une grande rĂ©ussite pour cet avenir qui te reste Ă construire. Pour conclure ce discours de dĂ©part, nous voulons tâinviter Ă mĂ©diter ce beau proverbe, cette belle citation sur le dĂ©part dâun ĂȘtre cher Souvent les mots sont insuffisants pour exprimer la vĂ©ritable Ă©motion du cĆur de celui qui voit lâĂȘtre aimĂ© partir. Le souvenir est pour lui une belle consolation pour affronter lâavenir en son absence » Bon vent Ă toi lâami lâamie ! Tous tes partenaires de travail se joignent Ă moi pour te souhaiter les meilleurs vĆux de bonne continuation et de rĂ©ussite. A lâheure de ton dĂ©part que ton cĆur soit lĂ©ger et plein dâespĂ©rance. Ton expĂ©rience parmi nous est une belle rĂ©ussite dont tu peux ĂȘtre trĂšs fier⊠De la part de tous tes collĂšgues de boulot qui ne tâoublieront jamais⊠Aurevoir et Adieu
LittĂ©rature âș RhĂ©torique et style âș La rhĂ©torique âș vous ĂȘtes iciRhĂ©torique et styleLa pĂ©roraisonDans son discours pour la rĂ©ception du marĂ©chal PĂ©tain Ă lâAcadĂ©mie française, Paul ValĂ©ry dĂ©plore, en une pĂ©roraison vibrante, de voir les hommes se tuer entre eux.Julien Benda, La France byzantine ou le triomphe de la littĂ©rature pure, 1945, p. 253Sommaire Quâest-ce que la pĂ©roraison ? Convaincre les esprits Toucher les cĆurs La rĂ©capitulation et le pathĂ©tique Le recours Ă la pĂ©roraison đœ La rhĂ©torique lâessentiel Ă savoir Quâest-ce que la pĂ©roraison ?La pĂ©roraison du latin peroratio, long discours, peroraison », dĂ©rivĂ© de perorare pĂ©rorer » est lâune des parties du discours reconnues comme essentielles par la rhĂ©torique dans la Disposition. Elle est prĂ©cĂ©dĂ©e, dans lâordre, de lâexorde, de la narration, de la division, de la confirmation et de la pĂ©roraison est la conclusion mĂȘme et lâachĂšvement du discours ou de lâĆuvre de la parole. Elle a deux objets Ă remplir elle doit achever de convaincre les esprits dâune maniĂšre vive et achever de toucher les cĆurs par lâemploi du Anciens recouraient plus Ă ce dernier moyen on cite surtout en ce genre la pĂ©roraison du Pro Ligario de CicĂ©ron. On en trouve, cependant, encore dâadmirables modĂšles dans lâĂ©loquence politique et dans celle de la chaire. Telles sont, par exemple, la pĂ©roraison de lâOraison funĂšbre du Grand CondĂ© 1687 par Jacques-BĂ©nigne Bossuet, et celle du 3e discours de Mirabeau Sur la Banqueroute 1789.đĄ Oraison funĂšbre du Grand CondĂ© 1687 Il sâagit dâun Ă©loge Ă la mĂ©moire de Louis II de Bourbon-CondĂ© 1621-1686 prononcĂ© par Bossuet le 2 mars 1687 en la cathĂ©drale Notre-Dame de Paris. Ce discours, rĂ©putĂ© pour son Ă©loquence, est la plus cĂ©lĂšbre des oraisons funĂšbres Ă©crites par Bossuet avec celle dâHenriette dâAngleterre.đĄ Sur la Banqueroute 1789 Mirabeau, dans un discours devant lâAssemblĂ©e des dĂ©putĂ©s, plaide pour que chaque citoyen contribue Ă combler le dĂ©ficit du budget de lâ mot de pĂ©roraison ne sâapplique guĂšre au morceau qui termine le discours que lorsquâil est animĂ© et pathĂ©tique. Lorsquâil est tout Ă fait simple, et que lâĂ©loquence ne sây fait pas sentir, il prend le nom plus modeste de conclusion ou de rĂ©capitulation.â Ă lire La rhĂ©torique. â Lâexorde. â La confirmation. â La proposition et la division. â Les tonalitĂ©s » Le les espritsLa pĂ©roraison achĂšvera de convaincre les esprits par une rĂ©capitulation courte et rapide des principaux moyens dĂ©veloppĂ©s dans le Massillon Ă©vĂȘque de Clermont, aprĂšs avoir dĂ©peint, dans un de ses plus beaux sermons, tout ce que la mort a de terrible pour le mĂ©chant, tout ce quâelle a de consolant pour le juste, termine ainsi Mes frĂšres, les rĂ©flexions sont ici inutiles. Telle est la fin de ceux qui ont vĂ©cu dans la crainte du Seigneur. Telle est la fin dĂ©plorable de ceux qui lâont oubliĂ© jusquâĂ cette derniĂšre heure. Si vous vivez dans le pĂ©chĂ©, vous mourrez dans les regrets inutiles du pĂ©cheur, et votre mort sera une mort Ă©ternelle. Si vous vivez dans la justice, vous mourrez dans la paix et dans la confiance du juste, et votre mort ne sera quâun passage Ă la bienheureuse Ă©ternitĂ©.Jean-Baptiste Massilon, Jugement universel », in Ćuvres de Massilon, Ă©vĂȘque de Clermont, Tome premier, 1833, p. 31Toucher les cĆursLa pĂ©roraison achĂšvera de toucher les cĆurs en les Ă©chauffant par le sentiment lâorateur doit alors dĂ©ployer toutes les ressources de lâĂ©loquence pour Ă©mouvoir ceux qui lâ Vincent de Paul, aprĂšs un admirable discours adressĂ© Ă des femmes pieuses, pour les engager Ă fonder un hĂŽpital pour les enfants abandonnĂ©s quâelles avaient fait recueillir dans les rues, termine par cette pĂ©roraison touchante Or, sus1, mesdames, la compassion et la charitĂ© vous ont fait adopter ces petites crĂ©atures pour vos enfants. Vous avez Ă©tĂ© leurs mĂšres selon la grĂące, depuis que leurs mĂšres selon la nature les ont abandonnĂ©es. Voyez maintenant si vous voulez aussi les abandonner pour toujours. Cessez Ă prĂ©sent dâĂȘtre leurs mĂšres pour devenir leurs juges leur vie et leur mort sont entre vos mains. Je mâen vais prendre les voix et les suffrages. Il est temps de prononcer leur arrĂȘt et de savoir si vous ne voulez plus avoir de misĂ©ricorde pour eux. Les voilĂ devant vous. Ils vivront, si vous continuez dâen prendre un soin charitable; et, je vous le dĂ©clare devant Dieu, ils seront tous morts demain si vous les dĂ©laissez2.Saint Vincent de Paul, Discours pour le maintien de lâĆuvre des enfants trouvĂ©s », in Collection intĂ©grale et universelle des orateurs sacrĂ©s du premier et du second ordre, 1866, p. 5411. Vieille expression ce discours a Ă©tĂ© prononcĂ© en 1648. 2. Lâeffet produit par ce discours est tel, quâimmĂ©diatement aprĂšs lâhĂŽpital des Enfants-TrouvĂ©s Ă Paris est fondĂ© et dotĂ© rĂ©capitulation et le pathĂ©tiqueOn distingue dans la pĂ©roraison deux parties qui peuvent se sĂ©parer ou se rĂ©unir, se resserrer ou sâĂ©tendre suivant le sujet, lâauditoire, les besoins de la cause. Lâune est la rĂ©capitulation. Lâautre est lâemploi du pathĂ©tique ou des est bon et utile, sur tout sujet et en toutes circonstances, de reprendre, en finissant, les conclusions dĂ©veloppĂ©es et confirmĂ©es par tout le discours et de rappeler les principaux arguments quâon a fait valoir. Cependant, au lieu de le faire Ă la maniĂšre dâun professeur qui, dans le seul intĂ©rĂȘt de la clartĂ©, rĂ©sume les rĂ©sultats, lâorateur doit porter dans cette revue de points dĂ©montrĂ©s une variĂ©tĂ©, un mouvement qui rĂ©veillent lâesprit et ajoutent Ă la persuasion ou poussent Ă lâaction. De lĂ , un lien Ă©troit, dans la pĂ©roraison, entre la rĂ©capitulation et le recours Ă la pĂ©roraisonTous les discours ne sont pas susceptibles de ces mouvements de suprĂȘme Ă©loquence, et, dâun autre cĂŽtĂ©, il y a divers Ă©crits qui, sans appartenir au genre oratoire, comportent les pĂ©roraisons pathĂ©tiques tels sont les pamphlets, les lettres fictives ou rĂ©elles, les mĂ©moires, les manifestes ou mĂȘme de simples prĂ©faces, comme celle des Dix ans dâĂ©tudes historiques 1835 dâAugustin Thierry qui, aveugle, souffrant sans espoir et presque sans relĂąche », parle du bonheur du dĂ©vouement Ă la science, en faisant le plus Ă©mouvant retour sur soi-mĂȘme dont la chaire ou la tribune puisse offrir le souvenir.đĄ Augustin Thierry Jacques Nicolas Augustin Thierry, nĂ© le 10 mai 1795 Ă Blois et mort le 22 mai 1856 Ă Paris, est un historien français. Reconnu comme lâun des premiers historiens Ă avoir travaillĂ© sur des sources originales, il se dĂ©marque de ses homologues contemporains par une narration trĂšs vivante et presque romancĂ©e, mĂȘlant Ă©rudition et imagination. On lui doit aussi la premiĂšre Ă©tude critique des institutions communales françaises. Dix ans dâĂ©tudes historiques, ses premiers essais, sont parus dans le Censeur europĂ©en et le Courrier français. Son ouvrage est rééditĂ© en 2017 par Hachette BnF.đœ La rhĂ©torique lâessentiel Ă savoirArticles connexes Rubriques du site LittĂ©rature. â RhĂ©torique et style. đ Quâest-ce que la rhĂ©torique ? Les cinq parties de la rhĂ©torique. Lâexorde. â La confirmation. â La rĂ©futation. â La proposition et la division. Le symbole en rhĂ©torique. LâĂ©loquence et ses trois genres. Les tonalitĂ©s. Les figures de style. Exercice Les figures de style. La langue et le style. Le style littĂ©raire. La poĂ©tique ou lâart poĂ©tique. Le pamphlet. â La lettre. â Les MĂ©moires. â La prĂ©face. â LâĂ©loge. Analyser un texte argumentatif. RĂšgles de versification de livresRecherche sur le site
Analyse Tout discours Ă Rome Ă©tait divisĂ© en trois parties qui sont Lâexorde Le corps La pĂ©roraison LâEXORDE OU LâINTRODUCTION Dans lâexorde, lâorateur propose la thĂšse Ă dĂ©fendre et il annonce les diffĂ©rentes parties de son discours. Il existe deux sortes dâexordes qui sont Les exordes brusques ou ex abrupto OĂč lâorateur aborde directement le sujet Ă traiter Ex. les catilinaires Les exordes insinuants OĂč lâorateur aborde indirectement le sujet Ă traiter. Ex. pro archia poeta LE CORPS OU LE DEVELOPPEMENT Lâorateur traite en long et en large le sujet en question. On distingue deux parties La narration câest une brĂšve prĂ©sentation de la cause Ă dĂ©fendre. Lâargumentation câest lâensemble des arguments avancĂ©s par lâorateur. On distingue deux argumentations Lâargumentation de causa câest la partie la plus importante dâun discours, arguments en faveur de la cause, il dĂ©fend le sujet et rĂ©fute les Ă©lĂ©ments en sa dĂ©faveur. Lâargumentation extra-causam câest la partie la plus grande dâun discours oĂč lâauteur embellit le sujet par des considĂ©rations en dehors de la cause. LA PERORAISON Câest le rĂ©sumĂ© des arguments avancĂ©s dans le corps. Câest la plus brĂšves partie du discours.
Simone Veil en 1974 Ă l'AssemblĂ©e nationale. - AFPLe 26 novembre 1974, Simone Veil se prĂ©sente Ă l'AssemblĂ©e nationale pour dĂ©fendre une loi qui fera histoire. Face Ă un hĂ©micycle essentiellement composĂ© d'hommes, elle porte le texte ouvrant l'accĂšs Ă l'IVG. vous propose de relire son loi historique et un discours qui a marquĂ© les esprits. En 1974, Simone Veil prononce l'un des discours les plus marquants de l'AssemblĂ©e nationale. Voici ce qu'elle disait. Monsieur le PrĂ©sident, Mesdames, Messieurs, si jâinterviens aujourdâhui Ă cette tribune, Ministre de la SantĂ©, femme et non-parlementaire, pour proposer aux Ă©lus de la nation une profonde modification de la lĂ©gislation sur lâavortement, croyez bien que câest avec un profond sentiment dâhumilitĂ© devant la difficultĂ© du problĂšme, comme devant lâampleur des rĂ©sonances quâil suscite au plus intime de chacun des Françaises, et en pleine conscience de la gravitĂ© des responsabilitĂ©s que nous allons assumer ensemble. Mais câest aussi avec la plus grande conviction que je dĂ©fendrai un projet longuement rĂ©flĂ©chi et dĂ©libĂ©rĂ© pour lâensemble du gouvernement, un projet qui, selon les termes mĂȘme du prĂ©sident de la RĂ©publique, a pour objet de mettre fin Ă une situation de dĂ©sordre et dâinjustice et dâapporter une solution mesurĂ©e et humaine Ă un des problĂšmes les plus difficiles de notre temps».Si le gouvernement peut aujourdâhui vous prĂ©senter un tel projet, câest grĂące Ă tous ceux dâentre vous â et ils sont nombreux et de tous horizons â qui, depuis plusieurs annĂ©es, se sont efforcĂ©s de proposer une nouvelle lĂ©gislation, mieux adaptĂ©e au consensus social et Ă la situation de fait que connaĂźt notre pays. Câest aussi parce que le gouvernement de M. Messmer avait pris la responsabilitĂ© de vous soumettre un projet novateur et courageux. Chacun dâentre nous garde en mĂ©moire la trĂšs remarquable et Ă©mouvante prĂ©sentation quâen avait fait M. Jean Taittinger. Câest enfin parce que, au sein dâune commission spĂ©ciale prĂ©sidĂ©e par M. Berger, nombreux sont les dĂ©putĂ©s qui ont entendu, pendant de longues heures, les reprĂ©sentants de toutes les familles dâesprit, ainsi que les principales personnalitĂ©s compĂ©tentes en la matiĂšre. Pourtant, dâaucuns sâinterrogent encore une nouvelle loi est-elle vraiment nĂ©cessaire ? Pour quelques-uns, les choses sont simples il existe une loi rĂ©pressive, il nây a quâĂ lâappliquer. Dâautres se demandent pourquoi le Parlement devrait trancher maintenant ces problĂšmes nul nâignore que depuis lâorigine, et particuliĂšrement depuis le dĂ©but du siĂšcle, la loi a toujours Ă©tĂ© rigoureuse, mais quâelle nâa Ă©tĂ© que peu appliquĂ©e. En quoi les choses ont-elles donc changĂ©, qui oblige Ă intervenir ? Pourquoi ne pas maintenir le principe et continuer Ă ne lâappliquer quâĂ titre exceptionnel ? Pourquoi consacrer une pratique dĂ©lictueuse et, ainsi, risquer de lâencourager ? Pourquoi lĂ©gifĂ©rer et couvrir ainsi le laxisme de notre sociĂ©tĂ©, favoriser les Ă©goĂŻsmes individuels au lieu de faire revivre une morale de civisme et de rigueur ? Pourquoi risquer dâaggraver une mouvement de dĂ©natalitĂ© dangereusement amorcĂ© au lieu de promouvoir une politique familiale gĂ©nĂ©reuse et constructive qui permette Ă toutes les mĂšres de mettre au monde et dâĂ©lever des enfants quâelles ont conçus ?Parce que tout nous montre que la question ne se pose pas en ces termes. Croyez-vous que ce gouvernement et celui qui lâa prĂ©cĂ©dĂ© se seraient rĂ©solus Ă Ă©laborer un texte et Ă vous le proposer sâils avaient pensĂ© quâune autre solution Ă©tait encore possible ? Nous sommes arrivĂ©s Ă un point oĂč, en ce domaine, les pouvoirs publics ne peuvent plus Ă©luder leurs responsabilitĂ©s. Tout le dĂ©montre les Ă©tudes et les travaux menĂ©s depuis plusieurs annĂ©es, les auditions de votre commission, lâexpĂ©rience des autres pays la plupart dâentre vous le sentent, qui savent quâon ne peut empĂȘcher les avortements clandestins et quâon ne peut non plus appliquer la loi pĂ©nale Ă toutes les femmes qui seraient passibles de ses rigueurs. Pourquoi donc ne pas continuer Ă fermer les yeux ? Parce que la situation actuelle est dirai mĂȘme quâelle est dĂ©plorable et dramatique. Elle est mauvaise parce que la loi est ouvertement bafouĂ©e, pire mĂȘme, ridiculisĂ©e. Lorsque lâĂ©cart entre les infractions commises et celles qui sont poursuivies est tel quâil nây a plus Ă proprement parler de rĂ©pression, câest le respect des citoyens pour la loi, et donc lâautoritĂ© de lâĂtat, qui sont mis en cause. Lorsque des mĂ©decins, dans leurs cabinets, enfreignent la loi et le font connaĂźtre publiquement, lorsque les parquets, avant de poursuivre, sont invitĂ©s Ă en rĂ©fĂ©rer dans chaque cas au ministĂšre de la Justice, lorsque des services sociaux dâorganismes publics fournissent Ă des femmes en dĂ©tresse les renseignements susceptibles de faciliter une interruption de grossesse, lorsque, aux mĂȘmes fins, sont organisĂ©s ouvertement et mĂȘme par charters des voyages Ă lâĂ©tranger, alors je dis que nous sommes dans une situation de dĂ©sordre et dâanarchie qui ne peut plus me direz-vous, pourquoi avoir laissĂ© la situation se dĂ©grader ainsi et pourquoi la tolĂ©rer ? Pourquoi ne pas faire respecter la loi ? Parce que si des mĂ©decins, si des personnels sociaux, si mĂȘme un certain nombre de citoyens participent Ă ces actions illĂ©gales, câest bien quâils sây sentent contraintes ; en opposition parfois avec leurs convictions personnelles, ils se trouvent confrontĂ©s Ă des situations de fait quâils ne peuvent mĂ©connaĂźtre. Parce quâen face dĂ©cidĂ©e Ă interrompre sa grossesse, ils savent quâen refusant leur conseil et leur soutien ils la rejettent dans la solitude et lâangoisse dâun acte perpĂ©trĂ© dans les pires conditions, qui risque de la laisser mutilĂ©e Ă jamais. Ils savent que la mĂȘme femme, si elle a de lâargent, si elle sait sâinformer, se rendra dans un pays voisin ou mĂȘme en France dans certaines cliniques et poura, sans encourir aucun risque ni aucune pĂ©nalitĂ©, mettre fin Ă sa grossesse. Et ces femmes, ce ne sont pas nĂ©cessairement les plus immorales ou les plus inconscientes. Elles sont trois cent mille chaque annĂ©e. Ce sont celles que nous cĂŽtoyons chaque jour et dont nous ignorons la plupart du temps la dĂ©tresse et les drames. Câest Ă ce dĂ©sordre quâil faut mettre fin. Câest cette injustice quâil convient de faire cesser. Mais comment y parvenir? Je le dis avec toute ma conviction lâavortement doit rester lâexception, lâultime recours pour des situations sans issue. Mais comment le tolĂ©rer sans quâil perde ce caractĂšre dâexception, sans que la sociĂ©tĂ© paraisse lâencourager?Je voudrais tout dâabord vous faire partager une conviction de femme - je mâexcuse de le faire devant cette AssemblĂ©e presque exclusivement composĂ©e dâhommes aucune femme ne recourt de gaietĂ© de cĆur Ă lâavortement. Il suffit dâĂ©couter les femmes. Câest toujours un drame et cela restera toujours un drame.. Câest pourquoi, si le projet qui vous est prĂ©sentĂ© tient compte de la situation de fait existante, sâil admet la possibilitĂ© dâune interruption de grossesse, câest pour la contrĂŽler et, autant que possible, en dissuader la femme. Nous pensons ainsi rĂ©pondre au dĂ©sir conscient ou inconscient de toutes les femmes qu se trouvent dans cette situation dâangoisse, si bien dĂ©crite et analysĂ©e par certaines des personnalitĂ©s que votre commission spĂ©ciale a entendues au cours de lâautomne 1973. Actuellement, celles qui se trouvent dans cette situation ce dĂ©tresse, qui sâen prĂ©occupe ? La loi les rejette non seulement dans lâopprobre, la honte et la solitude, mais aussi dans lâanonymat et lâangoisse des poursuites. Contraintes de cacher leur Ă©tat, trop souvent elles ne trouvent personne pour les Ă©couter, les Ă©clairer et leur apporter un appui et une protection. Parmi ceux qui combattent aujourdâhui une Ă©ventuelle modification de la loi rĂ©pressive, combien sont-ils ceux qui se sont prĂ©occupĂ©s dâaider ces femmes dans leur dĂ©tresse ? Combien sont-ils ceux qui au-delĂ de ce quâils jugent comme une faute, ont su manifester aux jeunes mĂšres cĂ©libataires la comprĂ©hension et lâappui moral dont elles avaient grand besoin ? Je sais quâil en existe et je me garderai de gĂ©nĂ©raliser. Je nâignore pas lâaction de ceux qui, profondĂ©ment conscients de leurs responsabilitĂ©s, font tout ce qui est Ă leur portĂ©e pour permettre Ă ces femmes dâassumer leur maternitĂ©. Nous aiderons leur entreprise ; nous ferons appel Ă eux pour nous aider Ă assurer les consultations sociales prĂ©vues par la loi. Mais la sollicitude et lâaide, lorsquâelles existent, ne suffisent pas toujours Ă les difficultĂ©s auxquelles sont confrontĂ©es les femmes sont parfois moins grave quâelles ne les perçoivent. Certaines peuvent ĂȘtre dĂ©dramatisĂ©es et surmontĂ©es ; mais dâautres demeurent qui font que certaines femmes se sentent acculĂ©es Ă une situation sans autre issue que le suicide, la ruine de leur Ă©quilibre familial ou le malheur de leurs enfants. Câest lĂ , hĂ©las !, la plus frĂ©quente des rĂ©alitĂ©s, bien davantage que lâavortement dit de convenance ». Sâil nâen Ă©tait pas ainsi, croyez-vous que tous les pays, les uns aprĂšs les autres, auraient Ă©tĂ© conduits Ă rĂ©former leur lĂ©gislation en la matiĂšre et Ă admettre que ce qui Ă©tait hier sĂ©vĂšrement rĂ©primĂ© soit dĂ©sormais lĂ©gal ? Ainsi, conscient dâune situation intolĂ©rable pour lâĂtat et injuste aux yeux de la plupart, le gouvernement a renoncĂ© Ă la voie de la facilitĂ©, celle qui aurait consistĂ© Ă ne pas intervenir. CâeĂ»t Ă©tĂ© cela le laxisme. Assumant ses responsabilitĂ©s, il vous soumet un projet de loi propre Ă apporter Ă ce problĂšme une solution Ă la fois rĂ©aliste, humaine et juste. Certains penseront sans doute qu notre seule prĂ©occupation a Ă©tĂ© lâintĂ©rĂȘt de la femme, que câest un texte qui a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© dans cette seule perspective. Il nây est guĂšre question ni de la sociĂ©tĂ© ou plutĂŽt de la nation, ni du pĂšre de lâenfant Ă naĂźtre et moins encore de cet enfant. Je me garde bien de croire quâil sâagit dâune affaire individuelle ne concernant que la femme et que la nation nâest pas en cause. Ce problĂšme la concerne au premier chef, mais sous des angles diffĂ©rents et qui ne requiĂšrent pas nĂ©cessairement les mĂȘmes de la nation, câest assurĂ©ment que la France soit jeune, que sa population soit en pleine croissance. Un tel projet, adoptĂ© aprĂšs une loi libĂ©ralisant la contraception, ne risque-t-il pas dâentraĂźner une chute importante de notre taux de natalitĂ© qui amorce dĂ©jĂ une baisse inquiĂ©tante ? Ce nâest lĂ ni un fait nouveau, ni une Ă©volution propre Ă la France un mouvement de baisse asse rĂ©gulier des taux de natalitĂ© et de fĂ©conditĂ© est apparu depuis 1965 dans tous mes pays europĂ©ens, quelle que soit leur lĂ©gislation en matiĂšre dâavortement ou mĂȘme de contraception. Il serait hasardeux de chercher des causes simples Ă un phĂ©nomĂšne aussi gĂ©nĂ©ral. Aucune explication ne peut y ĂȘtre apportĂ© au niveau national. Il sâagit dâun fait de civilisation rĂ©vĂ©lateur de lâĂ©poque que nous vivons et qui obĂ©it Ă des rĂšgles complexes que dâailleurs nous connaissons mal. Les observations faites dans de nombreux pays Ă©trangers par les dĂ©mographes ne permettent pas dâaffirmer quâil existe une corrĂ©lation dĂ©montrĂ©e entre une modification de la lĂ©gislation de lâavortement et lâĂ©volution des taux de natalitĂ© et surtout de fĂ©conditĂ©. Il est vrai que lâexemple de la Roumanie semble dĂ©mentir cette constatation, puisque la dĂ©cision prise par le gouvernement de ce pays, Ă la fin de lâannĂ©e 1966, de revenir sur des dispositions non rĂ©pressives adoptĂ©es dix ans plus tĂŽt a Ă©tĂ© suivie dâune forte explosion de natalitĂ©. Cependant, ce quâon omet de dire, câest quâune baisse non moins spectaculaire câest produit ensuite et il est essentiel de remarquer que dans ce pays, oĂč nâexistait aucune forme de contraception moderne, lâavortement a Ă©tĂ© le mode principal de limitation des brutale dâune lĂ©gislation restrictive explique bien dans ce contexte un phĂ©nomĂšne qui est demeurĂ© exceptionnel e passager. Tout laisse Ă penser que lâadoption du projet de loi nâaura que peu dâeffets sur le niveau de fatalitĂ© en France, les avortements lĂ©gaux remplaçant en fait les avortements clandestins, une fois passĂ©e une pĂ©riode dâĂ©ventuelles oscillations Ă court terme. Il nâen reste pas moins que la baisse de notre natalitĂ©, si elle est indĂ©pendante de lâĂ©tat de la lĂ©gislation sur lâavortement, est un phĂ©nomĂšne inquiĂ©tant, Ă lâĂ©gard duquel les pouvoirs publics ont lâimpĂ©rieux devoir de des premiĂšres rĂ©unions du conseil de planification que prĂ©sidera le prĂ©sident de la RĂ©publique va ĂȘtre consacrĂ©e Ă un examen dâensemble des problĂšmes de la dĂ©mographie française et des moyens de mettre un frein Ă une Ă©volution inquiĂ©tante pour lâavenir du pays. Quant Ă la politique familiale, le gouvernement a estimĂ© quâil sâagissait dâun problĂšme distinct de celui e la lĂ©gislation sur lâavortement et quâil nây avait pas lieu de lier ces deux problĂšmes dans la discussion lĂ©gislative. Cela ne signifie pas quâil nây attache pas une extrĂȘme importance. DĂšs vendredi, lâAssemblĂ©e aura Ă dĂ©libĂ©rer dâun projet de loi tendant Ă amĂ©liorer trĂšs sensiblement les allocations servies en matiĂšre des frais de garde et les allocations dites dâorphelin, qui sont notamment destinĂ©es aux enfants des mĂšres cĂ©libataires. Ce projet rĂ©formera, en outre, le rĂ©gime de lâallocation maternitĂ© et les conditions dâattribution des prĂȘts aux jeunes mĂ©nages. En ce qui me concerne, je mâapprĂȘte Ă proposer Ă lâAssemblĂ©e divers projets. Lâun dâentre eux tend Ă favoriser lâaction ces travailleuses familiales en prĂ©voyant leur intervention Ă©ventuelle au titre de lâaide sociale. un autre a pour objet dâamĂ©liorer les conditions de fonctionnement et de financement des centres maternels, oĂč sont accueillies les jeunes mĂšres en difficultĂ© pendant leur grossesse et les premiers mois de la vie de leur enfant. Jâai lâintention de faire un effort particulier pour la lutte contre la stĂ©rilitĂ©, par la suppression du ticket modĂ©rateur pour toutes les consultations en cette matiĂšre. Dâautre part, jâai demandĂ© Ă lâINSERM de lancer, dĂšs 1975, une action thĂ©matique de recherche sur ce problĂšme de la stĂ©rilitĂ© qui dĂ©sespĂšre tant de couples. Avec M. le garde des Sceaux, je me prĂ©pare Ă tirer les conclusions du rapport que votre collĂšgue, M. Rivierez, parlementaire en mission, vient de rĂ©diger sur lâadoption. RĂ©pondant aux vĆux de tant de personnes qui souhaitent adopter un enfant, jâai dĂ©cidĂ© dâinstituer un Conseil supĂ©rieur de lâadoption qui sera chargĂ© de soumettre aux pouvoirs publics toutes suggestions utiles sur ce problĂšme. Enfin et surtout, le gouvernement sâest publiquement engagĂ©, par la voix de M. Durafour, Ă entamer dĂšs les toutes prochaines semaines avec les organisations familiales la nĂ©gociation dâun contrat de progrĂšs dont le contenu sera arrĂȘtĂ© dâun commun accord avec les reprĂ©sentants des familles, sur la base de propositions qui seront soumises au Conseil consultatif de la famille que je prĂ©side. En rĂ©alitĂ©, comme le soulignent tous les dĂ©mographes, ce qui importe, câest de modifier lâimage que se font les Français du nombre idĂ©al dâenfants par couple. Cet objectif est infiniment complexe et la discussion de lâavortement ne saurait se limiter Ă des mesures financiĂšres nĂ©cessairement ponctuelles. Le deuxiĂšme absent dans ce projet pour beaucoup dâentre vous sans doute, câest le pĂšre. La dĂ©cision de lâinterruption de grossesse ne devrait pas, chacun le ressent, entreprise par la femme seule, mais aussi par son mari ou son compagnon. Je souhait, pour ma part, que dans les faits il en soit toujours ainsi et jâapprouve la commission de nous avoir proposĂ© une modification en ce sens ; mais, comme elle lâa fort bien compris, il nâest pas possible dâinstituer en cette matiĂšre une obligation juridique. Enfin, le troisiĂšme absent, nâest-ce pas cette promesse de vie que porte en elle la femme ? Je me refuse Ă entrer dans les discussions scientifiques et philosophiques dont les auditions de la commission ont montrĂ© quâelles posaient un problĂšme insoluble. Plus personne ne contexte maintenant que, sur un plan strictement mĂ©dical, lâembryon port en lui dĂ©finitivement toutes les virtualitĂ©s de lâĂȘtre humain quâil deviendra. Mais il nâest encore quâun devenir, qui aura Ă surmonter bien des alĂ©as avant de venir Ă terme, un fragile chaĂźnon de la transmission de la vie. Fat-il rappeler que, selon les Ă©tudes de lâOrganisation mondiale de la santĂ©, sur cent conceptions, quarante-cinq sâinterrompent dâelles-mĂȘmes au cours des deux premiĂšres semaines et que, sur cent grossesses au dĂ©but de la troisiĂšme semaine, un quart nâarrivent pas Ă terme, du seul fait de phĂ©nomĂšnes naturels ? La seule certitude sur laquelle nous puissions nous appuyer, câest le fait quâune femme ne prend pleine conscience quâelle porte un ĂȘtre vivant qui sera un jour son enfant que lorsquâelle ressent en elle les premiĂšres manifestations de cette vie. Et câest, sauf pour les femmes quâanime une profonde conviction religieuse, ce dĂ©calage entre ce qui nâest quâun devenir pour lequel la femme nâĂ©prouve pas encore de sentiment profond et ce quâest lâenfant dĂšs lâinstant de sa naissance qui explique que certaines, qui repousseraient avec horreur lâĂ©ventualitĂ© monstrueuse de lâinfanticide, se rĂ©signent Ă envisager la perspective de lâavortement. Combien dâentre nous, devant le cas dâun ĂȘtre cher dont lâavenir serait irrĂ©mĂ©diablement compromis, nâont pas eu le sentiment que les principes devaient parfois cĂ©der le pas ! Il nâen serait pas de mĂȘme â câest Ă©vident â si cet acte Ă©tait vĂ©ritablement perçu comme un crime analogue aux autres. Certains, parmi ceux qui ont les plus opposĂ©s au vote de ce projet, acceptent quâen fait on nâexerce plus de poursuites et sâopposeraient mĂȘme avec moins de vigueur au vote dâun texte qui se bornerait Ă prĂ©voir la suspension des poursuites pĂ©nales. Câest donc quâeux-mĂȘmes perçoivent quâil sâagit lĂ dâun acte dâune nature particuliĂšre, ou, en tout cas, dâun acte qui appelle une solution spĂ©cifique. DâassemblĂ©e ne mâen voudra pas dâavoir abordĂ© longuement cette question. Vous sentez tous que câest lĂ un point essentiel, sans doute, le fond mĂȘme du dĂ©bat. Il convenait de lâĂ©voquer avant dâen venir Ă lâexamen du contenu du projet. En prĂ©parant le projet quâil vous soumet aujourdâhui, le gouvernement sâest fixĂ© un triple objectif faire une loi rĂ©ellement applicable ; faire une loi dissuasive ; faire une loi protectrice. Ce triple objectif explique lâĂ©conomie du projet. Une loi applicable dâabord. Un examen rigoureux des modalitĂ©s et des consĂ©quences de la dĂ©finition de cas dans lesquels serait autorisĂ©e lâinterruption de grossesse rĂ©vĂšle dâinsurmontables contradictions. Si ces conditions sont dĂ©finies en termes prĂ©cis â par exemple, lâexistence de graves menaces pour la santĂ© physique ou mentale de la femme, ou encore, par exemple, les cas de viol ou dâinceste vĂ©rifiĂ©s par un magistrat -, il est clair que la modification de la lĂ©gislation nâatteindra pas son but quand ces critĂšres seront rĂ©ellement respectĂ©s, puisque la proportion dâinterruptions de grossesse pour de tels motifs est faible. Au surplus, lâapprĂ©ciation de cas Ă©ventuels de viol ou dâinceste soulĂšverait des problĂšmes de preuve pratiquement insolubles dans un dĂ©lai adaptĂ© Ă la situation. Si, au contraire, câest une dĂ©finition large qui est donnĂ©e â par exemple, le risque pour la santĂ© physique ou lâĂ©quilibre psychologique ou la difficultĂ© des conditions matĂ©rielles ou morales dâexistence -, il est clair que les mĂ©decins ou les commissions qui seraient chargĂ©s de dĂ©cider si ces conditions sont rĂ©unies auraient Ă prendre leur dĂ©cision sur la base de critĂšres insuffisamment prĂ©cis pour ĂȘtre objectifs. Dans de tels systĂšmes, lâautorisation de pratiquer lâinterruption de grossesse nâest en pratique donnĂ©e quâen fonction des conceptions personnelles des mĂ©decinsou des commissions en matiĂšre dâavortement et ce sont les femmes les moins habiles Ă trouver le mĂ©decin le plus comprĂ©hensif ou la commission la plus indulgente qui se trouveront encore dans une situation sans issue. Pour Ă©viter cette injustice, lâautorisation est donnĂ©e dans bien des pays de façon quasi automatique, ce qui rend une telle procĂ©dure inutile, tout en laissant Ă elles-mĂȘmes un certain nombre de femmes qui ne veulent pas encourir lâhumiliation de se prĂ©senter devant une instance quâelles ressentent comme un si le lĂ©gislateur est appelĂ© Ă modifier les textes en vigueur, câest pour mettre fin aux avortements clandestins qui sont le plus souvent le fait de celles qui, pour des raisons sociales, Ă©conomiques ou psychologiques, se sentent dans une telle situation de dĂ©tresse quâelles sont dĂ©cidĂ©es Ă mettre fin Ă leur grossesse dans nâimporte quelles conditions. Câest pourquoi, renonçant Ă une formule plus ou moins ambigĂŒe ou plus ou moins vague, le gouvernement a estimĂ© prĂ©fĂ©rable dâaffronter la rĂ©alitĂ© et de reconnaĂźtre quâen dĂ©finitive la dĂ©cision ultime ne peut ĂȘtre prise que par la femme. Remettre la dĂ©cision Ă la femme, nâest-ce pas contradictoire avec lâobjectif de dissuasion, le deuxiĂšme des trois que sâassigne ce projet ?Ce nâest pas un paradoxe que de soutenir quâune femme sur laquelle pĂšse lâentiĂšre responsabilitĂ© de son geste hĂ©sitera davantage Ă lâaccomplir que celle qui aurait le sentiment que la dĂ©cision a Ă©tĂ© prise Ă sa place par dâ gouvernement a choisi une solution marquant clairement la responsabilitĂ© de la femme parce quâelle est plus dissuasive au fond quâune autorisation Ă©manant dâun tiers qui ne serait ou ne deviendrait vite quâun quâil faut, câest que cette responsabilitĂ©, la femme ne lâexerce pas dans la solitude ou dans lâ en Ă©vitant dâinstituer une procĂ©dure qui puisse la dĂ©tourner dây avoir recours, le projet prĂ©voit donc diverses consultations qui doivent la conduire Ă mesurer toute la gravitĂ© de la dĂ©cision quâelle se propose de mĂ©decin peut jouer ici un rĂŽle capital, dâune part, en informant complĂštement la femme des risques mĂ©dicaux de lâinterruption de grossesse qui sont maintenant bien connus, et tout spĂ©cialement des risques de prĂ©maturitĂ© de ses enfants futurs, et, dâautre part, en la sensibilisant au problĂšme de la tĂąche de dissuasion et de conseil revient au corps mĂ©dical de façon privilĂ©giĂ©e et je sais pouvoir compter sur lâexpĂ©rience et le sens de lâhumain des mĂ©decins pour quâils sâefforcent dâĂ©tablir au cours de ce colloque singulier le dialogue confiant et attentif que les femmes recherchent, parfois mĂȘme projet prĂ©voit ensuite une consultation auprĂšs dâun organisme social qui aura pour mission dâĂ©couter la femme, ou le couple lorsquâil y en a un, de lui laisser exprimer sa dĂ©tresse, de lâaider Ă obtenir des aides si cette dĂ©tresse est financiĂšre, de lui faire prendre conscience de la rĂ©alitĂ© des obstacles qui sâopposent ou semblent sâopposer Ă lâaccueil dâun enfant. Bien des femmes apprendront ainsi Ă lâoccasion de cette consultation quâelles peuvent accoucher anonymement et gratuitement Ă lâhĂŽpital et que lâadoption Ă©ventuelle de leur enfant peut constituer une va sans dire que nous souhaitons que ces consultations soient le plus diversifiĂ©es possible et que, notamment, les organismes qui se sont spĂ©cialisĂ©s pour aider les jeunes femmes en difficultĂ© puissent continuer Ă les accueillir et Ă leur apporter lâaide qui les incite Ă renoncer Ă leur projet. Tous ces entretiens auront naturellement lieu seul Ă seule, et il est bien Ă©vident que lâexpĂ©rience et la psychologie des personnes appelĂ©es Ă accueillir les femmes en dĂ©tresse pourront contribuer de façon non nĂ©gligeable Ă leur apporter un soutien de nature Ă les faire changer dâavis. Ce sera, en outre, une nouvelle occasion dâĂ©voquer avec la femme le problĂšme de la contraception et la nĂ©cessitĂ©, dans lâavenir, dâutiliser des moyens contraceptifs pour ne plus jamais avoir Ă prendre la dĂ©cision dâinterrompre une grossesse pour les cas oĂč la femme ne dĂ©sirerait pas avoir dâenfant. Cette information en matiĂšre de rĂ©gulation des naissances â qui est la meilleure des dissuasions Ă lâavortement â nous paraĂźt si essentielle que nous avons prĂ©vu dâen faire une obligation, sous peine de fermeture administrative, Ă la charge des Ă©tablissements oĂč se feraient les interruptions de grossesse. Les deux entretiens quâelle aura eus, ainsi que le dĂ©lai de rĂ©flexion de huit jours qui lui sera imposĂ©, ont paru indispensables pour faire prendre conscience Ă la femme de ce quâil ne sâagit pas dâun acte normal ou banal, mais dâune dĂ©cision grave qui ne peut ĂȘtre prise sans en avoir pesĂ© les consĂ©quences et quâil convient dâĂ©viter Ă tout prix. Ce nâest quâaprĂšs cette prise de conscience, et dans le cas oĂč la femme nâaurait pas renoncĂ© Ă sa dĂ©cision, que lâinterruption de grossesse pourrait avoir lieu. Cette intervention ne doit toutefois pas ĂȘtre pratiquĂ©e sans de strictes garanties mĂ©dicales pour la femme elle-mĂȘme et câest le troisiĂšme objectif du projet de loi protĂ©ger la femme. Tout dâabord, lâinterruption de grossesse ne peut ĂȘtre que prĂ©coce, parce que ses risques physiques et psychiques, qui ne sont jamais nuls, deviennent trop sĂ©rieux aprĂšs la fin de la dixiĂšme semaine qui suit la conception pour que lâon permette aux femmes de sây lâinterruption de grossesse ne peut ĂȘtre pratiquĂ©e que par un mĂ©decin, comme câest la rĂšgle dans tous les pays qui ont modifiĂ© leur lĂ©gislation dans ce domaine. Mais il va de soi quâaucun mĂ©decin ou auxiliaire mĂ©dical ne sera jamais tenu dây pour donner plus de sĂ©curitĂ© Ă la femme, lâintervention ne sera permise quâen milieu hospitalier, public ou ne faut pas dissimuler que le gouvernement juge essentielles, et, et qui restent sanctionnĂ©es par les pĂ©nalitĂ©s prĂ©vues Ă lâarticle 317 du code pĂ©nal maintenues en vigueur Ă cet Ă©gard, implique une sĂ©rieuse remise en ordre que le gouvernement entend mener Ă bien. Il sera mis fin Ă des pratiques qui ont reçu rĂ©cemment une fĂącheuse publicitĂ© et qui ne pourront plus ĂȘtre tolĂ©rĂ©es dĂšs lors que les femmes auront la possibilitĂ© de recourir lĂ©galement Ă des interventions accomplies dans de rĂ©elles conditions de sĂ©curitĂ©. De mĂȘme, le gouvernement est dĂ©cidĂ© Ă appliquer fermement les dispositions nouvelles qui remplaceront celles de la loi de 1920 en matiĂšre de propagande et de publicitĂ©. Contrairement Ă ce qui est dit ici ou lĂ , le projet nâinterdit pas de donner des informations sur la loi et sur lâavortement ; il interdit lâincitation Ă lâavortement par quelque moyen que ce soit car cette incitation reste fermetĂ©, le gouvernement la montrera encore en ne permettant pas que lâinterruption de grossesse donne lieu Ă des profits choquants ; les honoraires et les frais dâhospitalisation ne devront pas dĂ©passer des plafonds fixĂ©s par dĂ©cision administrative en vertu de la lĂ©gislation relative aux prix. Dans le mĂȘme souci, et pour Ă©viter de tomber dans les abus constatĂ©s dans certains pays, les Ă©trangĂšres devront justifier de conditions de rĂ©sidence pour que leur grossesse puisse ĂȘtre interrompue. Je voudrais enfin expliquer lâoption prise par le gouvernement, qui a Ă©tĂ© critiquĂ©e par certains , sur le non-remboursement de lâinterruption de grossesse par la SĂ©curitĂ© lâon sait que les soins dentaires, les vaccinations non obligatoires, les verres correcteurs ne sont pas ou sont encore trĂšs incomplĂštement remboursĂ©s par la SĂ©curitĂ© sociale, comment faire comprendre que lâinterruption de grossesse soit, elle, remboursĂ©e ? Si lâon sâen tient aux principes gĂ©nĂ©raux de la SĂ©curitĂ© sociale, lâinterruption de grossesse, lorsquâelle nâest pas thĂ©rapeutique, nâa pas Ă ĂȘtre prise en charge. Faut-il faire exception Ă ce principe ? Nous ne le pensons pas, car il nous a paru nĂ©cessaire de souligner la gravitĂ© dâun acte qui doit rester exceptionnel, mĂȘme sâil entraĂźne dans certains cas une charge financiĂšre pour les femmes. Ce quâil faut, câest que lâabsence de ressources ne puisse pas empĂȘcher une femme de demander une interruption de grossesse lorsque cela se rĂ©vĂšle indispensable ; câest pourquoi lâaide mĂ©dicale a Ă©tĂ© prĂ©vue pour les plus dĂ©munies. Ce quâil faut aussi, câest bien marquer la diffĂ©rence entre la contraception qui, lorsque les femmes ne dĂ©sirent pas un enfant, doit ĂȘtre encouragĂ©e par tous les moyens et dont le remboursement par la SĂ©curitĂ© sociale vient dâĂȘtre dĂ©cidĂ©, et lâavortement que la sociĂ©tĂ© tolĂšre mais quâelle ne saurait ni prendre en charge ni sont les femmes qui ne dĂ©sirent pas dâenfant ; la maternitĂ© fait partie de lâaccomplissement de leur vie et celles qui nâont pas connu ce bonheur en souffrent profondĂ©ment. Si lâenfant une fois nĂ© est rarement rejetĂ© et donne Ă sa mĂšre, avec son premier sourire, les plus grandes joies quâelle puisse connaĂźtre, certaines femmes se sentent incapables, en raison de difficultĂ©s trĂšs graves quâelles connaissent Ă un moment de leur existence, dâapporter Ă un enfant lâĂ©quilibre affectif et la sollicitude quâelles lui doivent. A ce moment, elles feront tout pour lâĂ©viter ou ne pas le garder. Et personne ne pourra les en empĂȘcher. Mais les mĂȘmes femmes, quelques mois plus tard, leur vie affective ou matĂ©rielle sâĂ©tant transformĂ©e, seront les premiĂšres Ă souhaiter un enfant et deviendront peut-ĂȘtre les mĂšres les plus attentives. Câest pour celles-lĂ que nous voulons mettre fin Ă lâavortement clandestin, auquel elles ne manqueraient pas de recourir, au risque de rester stĂ©riles ou atteintes au plus profond dâ arrive au terme de mon exposĂ©. Volontairement, jâai prĂ©fĂ©rĂ© mâexpliquer sur la philosophie gĂ©nĂ©rale du projet plutĂŽt que sur le dĂ©tail de ses dispositions que nous examinerons Ă loisir au cours de la discussion des sais quâun certain nombre dâentre vous estimeront en conscience quâils ne peuvent voter ce texte, pas davantage quâaucune loi faisant sorti lâavortement de lâinterdit et du clandestin. Ceux-lĂ , jâespĂšre les avoir au moins convaincus que ce projet est le fruit dâune rĂ©flexion honnĂȘte et approfondie sur tous les aspects du problĂšme et que, si le gouvernement a pris la responsabilitĂ© de le soumettre au Parlement, ce nâest quâaprĂšs en avoir mesurĂ© la portĂ©e immĂ©diate aussi bien que les consĂ©quences futures pour la nation Je ne leur donnerai quâune preuve, câest quâusant dâune procĂ©dure tout Ă fait exceptionnelle en matiĂšre lĂ©gislative, le gouvernement vous propose dâen limiter lâapplication Ă cinq annĂ©es. Ainsi dans lâhypothĂšse oĂč il apparaĂźtrait au cours de ce laps de temps que la loi que vous auriez votĂ© ne serait plus adaptĂ©e Ă lâĂ©volution dĂ©mographique ou au progrĂšs mĂ©dical, le Parlement aurait Ă se prononcer nouveau dans cinq ans en tenant compte de ces nouvelles donnĂ©es. Dâautres hĂ©sitent encore. Ils sont conscients de la dĂ©tresse de trop de femmes et souhaitent leur venir en aide ; ils craignent toutefois les effets et les consĂ©quences de la loi. A ceux-ci je veux dire que, si la loi est gĂ©nĂ©rale et donc abstraite, elle est faite pour sâappliquer Ă des situations individuelles souvent angoissantes ; que si elle nâinterdit plus, elle ne crĂ©e aucun droit Ă lâavortement et que, comme le disait Montesquieu la nature des lois humaines est dâĂȘtre soumise Ă tous les accidents qui arrivent et de varier Ă mesure que les volontĂ©s des hommes changent. Au contraire, la nature des lois de la religion est de ne varier jamais. Les lois humaines statuent sur le bien, la religion sur le meilleur ». Câest bien dans cet esprit que depuis une dizaine dâannĂ©es, grĂące au prĂ©sident de votre commission des lois, avec lequel jâai eu lâhonneur de collaborer lorsquâil Ă©tait garde des Sceaux, a Ă©tĂ© rajeuni et transformĂ© notre prestigieux code civil. Certains ont craint alors quâen prenant acte dâune nouvelle image de la famille, on ne contribue Ă la dĂ©tĂ©riorer. Il nâen a rien Ă©tĂ© et notre pays peut sâhonorer dâune lĂ©gislation civile dĂ©sormais plus juste, plus humaine, mieux adaptĂ©e Ă la sociĂ©tĂ© dans laquelle nous vivons. Je sais que le problĂšme dont nous dĂ©battons aujourdâhui concerne des questions infiniment plus graves et qui troublent beaucoup plus la conscience de chacun. Mais en dĂ©finitive il sâagit aussi dâun problĂšme de voudrais enfin vous dire ceci au cours de la discussion, je dĂ©fendrai ce texte, au nom du gouvernement, sans arriĂšre-pensĂ©e, et avec toute ma conviction, mais il est vrai que personne ne peut Ă©prouver une satisfaction profonde Ă dĂ©fendre un tel texte â le meilleur possible Ă mon avis â sur un tel sujet personne nâa jamais contestĂ©, et le ministre de la SantĂ© moins que quiconque, que lâavortement soit un Ă©chec quand il nâest pas un nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les trois cent mille avortements qui, chaque annĂ©e, mutilent les femmes de ce pays, qui bafouent nos lois et qui humilient ou traumatisent celles qui y ont nous montre que les grands dĂ©bats qui ont divisĂ© un moment les Français apparaissent avec le recul du temps comme une Ă©tape nĂ©cessaire Ă la formation dâun nouveau consensus social, qui sâinscrit dans la tradition de tolĂ©rance et de mesure de notre ne suis pas de ceux et de celles qui redoutent lâ jeunes gĂ©nĂ©rations nous surprennent parfois en ce quâelles diffĂšrent de nous ; nous les avons nous-mĂȘmes Ă©levĂ©es de façon diffĂ©rente de celle dont nous lâavons Ă©tĂ©. Mais cette jeunesse est courageuse, capable dâenthousiasme et de sacrifices comme les autres. Sachons lui faire confiance pour conserver Ă la vie sa valeur suprĂȘme.
partie a la fin d un discours